Le 16 mars 2020, par admin

Retour sur la canicule 2019

Du 25 au 30 juin 2019, une canicule d'une précocité et d’une intensité exceptionnelle s'est installée sur la quasi-totalité du pays. Des records absolus de températures tous mois confondus ont été enregistrés aussi bien en plaine et qu’en montagne atteignant 42 à 44°C en de nombreux endroits du territoire (http://www.meteofrance.fr/actualites/73942103-canicule-de-juin-2019-retour-sur-un-episode-exceptionnel).

Appel à contribution

Les effets de cette canicule sur la végétation ont été immédiatement et irréversiblement dévastateurs. Alertés immédiatement par ces conditions exceptionnelles, les chercheurs du SOERE TEMPO ont immédiatement lancé un appel à témoignages, et grâce à Tela Botanica, un questionnaire a rapidement été mis en ligne. Quatre-vingt-seize témoignages ont été collectés, merci aux contributeurs !

 

Lien vers la carte

Résultats

Ces témoignages montrent que la canicule a touché un très grand nombre d’espèces, au moins 65, qui appartiennent à des familles très variées (37 familles différentes répertoriées). Les familles les plus touchées sont les arbres fruitiers et petits fruits (Rosaceae) puis la vigne et les arbres forestiers (bouleaux, hêtres, chênes, châtaigniers, érables, pins, sapins, épicéa). Tous les témoignages concernent des feuilles, et parfois des fruits, brûlés en moins de 24h, souvent ayant pris une couleur blanchâtre avant la couleur brune caractéristique de tissus desséchés. Les observations ont été faites aussi bien en milieu urbanisé (jardin, parcs, etc…) qu’en milieu naturel (forêt, prairie, garrigue, etc…). Même le chêne vert, espèce typiquement méditerranéenne a massivement subit ces dégâts dans tous le sud de la France.

Analyse

Les raisons de ces dégâts ne sont pas encore totalement élucidées mais l’hypothèse la plus probable investiguée par les chercheurs est que la canicule est arrivée trop tôt relativement à l’état de développement des feuilles. Le printemps 2019 n’avait pas été très précoce du fait d’un refroidissement en début de printemps qui avait arrêté le développement de la végétation. Fin juin, chez beaucoup d’espèces les feuilles n’étaient pas encore totalement mâtures, et en particuliers leur cuticule n’était pas peut-être pas encore suffisamment stable. Avec la chaleur excessive, la cuticule se serait dénaturée n’offrant plus aucune protection aux cellules du parenchyme.

Schéma de la structure d'une feuille (source : Wikipedia)

 

A suivre….