Bien manger et être goumands : oui, mais jusqu'à quand ?
Manger est un acte essentiel. C'est facile de trouver dans un super marché tout ce dont on a besoin... et plus ! Café, pâte à tartiner, de la viande, des fraises en hiver, du chocolat... Or, si tout ça nous était enlevé, prendrions nous conscience de l'impact que nous avons sur notre planète et à quel point elle souffre de nos activités et de notre façon de consommer ?
On penserait que les preuves scientifiques qui pointent le besoin que nous avons de conserver les écosystèmes et la biodiversité serait suffisant pour permettre leur protection et gestion durable. Mais ce n'est pas nécessairement ainsi.
Les produits des océans
Beaucoup de homard, mais plus du tout de coquilles Saint-Jacques. C’est ce qui risque de nous attendre, si l’on en croit l’étude publiée début juin dans la revue britannique Nature Climate Change. Menée sous l’égide du bio-climatologue français Grégory Beaugrand, directeur de recherche au CNRS et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), l'étude cherche à comprendre l’impact du changement climatique sur la biodiversité marine.
Première conséquence : en prenant l’hypothèse d’une augmentation de la température globale de 2° C, les chercheurs prédisent une baisse de la biodiversité de 10 % dans les régions chaudes. Dans les régions tempérées, en revanche, cette même hausse provoquerait une augmentation de 30 % de la biodiversité. Un chiffre qui grimpe à 300 % pour les zones polaires. À terme, interviendrait un remplacement des espèces. La morue, par exemple, n’y survivrait pas.
« Il faudra s’adapter à des disparitions très surprenantes, prévient le directeur de recherche, qui évoque celle de la saint-jacques ou du bulot. Il faut préparer les pêcheurs. » Mais faudra, nous aussi, se préparer...
Les forêts
Tandis que beaucoup de personnes apprécient et acceptent tacitement que les forêts et les arbres ont une certaine valeur intrinsèque et esthétique, les travaux des scientifiques ont été assez infructueux à l'heure de convaincre les décideurs et les grandes entreprises qu'elles sont essentielles, non seulement au bien-être humain, mais aussi à l'économie mondiale.
Cependant, comme nous voyons souvent, aussitôt qu'un produit forestier est commercialisé, il est enlevé de l'économie forestière et peut, en fait, mener à la destruction de sa source. L'expansion de l'huile de palme au cours des vingt dernières années, est un exemple classique de la demande mondiale qui mène au déboisement, à une échelle beaucoup plus grande que l'on peut y croire, par rapport à d'autres matières premières.
Bref, sans forêts, nos matières premières (marchandises) de base ne peuvent pas être soutenues durablement.
Nous sommes tous dépendants des forêts d'un certain point de vue. De façon générale il faudra aller de plus en plus vers des modes de vie plus respectueux de l'environnement et des modes de gestion plus durables, pour les forêts d'ici mais celle qui ne sont pas tout à fait près de chez nous... car elles sont toutes en danger.
Et au delà de nos assiettes... pour un accès à long terme à certains produits, à l'eau, au bois de construction, aux médicaments, le tout dans le contexte d'un climat changeant, il faudra avoir plus que des grandes réflexions sur la façon dont on consomme... à l'échelle locale, mais aussi à l'échelle internationale.
sources :
http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/environnement/22332-la-rechauffement-climatique-va-rendre-la-ressource-en-poisson
http://www.landscapes.org/coffee-chocolate-palm-oil-not-without-forests-researchers-reveal/